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Discuter avec les défunts grâce à ChatGpt : les ‘Thanabots’ qui imitent nos proches disparus, attention au piège du chagrin éternel

Par Julien , le mai 26, 2025 à 13:56 , mis à jour le mai 26, 2025 - 6 minutes de lecture
Discuter avec les défunts grâce à ChatGpt : les 'Thanabots' qui imitent nos proches disparus, attention au piège du chagrin éternel
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Les avancées technologiques en matière d’intelligence artificielle ouvrent des portes jamais envisagées auparavant, notamment en ce qui concerne notre rapport à la mort. L’émergence des thanabots, des chatbots alimentés par des modèles comme ChatGPT, a suscité une vive attention, à la fois pour leur potentiel et les défis d’ordre éthique qu’ils posent. Comment ces outils permettent-ils de communiquer avec nos proches disparus ? Et quelles conséquences peuvent-ils avoir sur notre processus de deuil ? Au fil de cet article, des réponses seront apportées à ces questions, tout en soulignant l’importance de la prudence face à cette technologie innovante.

Les thanabots : une nouvelle forme de communication avec les défunts

La technologie des thanabots représente un changement fondamental dans notre capacité à interagir avec ceux qui ne sont plus là. En s’appuyant sur l’immense quantité de données que nous laissons derrière nous sur les réseaux sociaux, dans des messages, des e-mails ou même des enregistrements vocaux, les thanabots sont conçus pour imiter le comportement et la personnalité des disparus. Ces outils sont particulièrement attrayants pour les personnes en deuil, cherchant désespérément à renouer avec les souvenirs de leurs proches.

Ce phénomène n’est pas aisé à appréhender sous un angle purement technologique. En effet, la manière dont les thanabots sont perçus renvoie à des besoins profondément ancrés dans l’humanité. Tirant parti de la fascination pour l’immortalité numérique, ils permettent d’envisager une forme de continuité avec nos défunts, défiant ainsi la réalité de la mort. Cela soulève plusieurs interrogations :

  • Quels types de données sont utilisés pour alimenter un thanabot ?
  • Quelle est la qualité de l’interaction proposée par ces chatbots ?
  • Y a-t-il des risques psychologiques associés à l’interaction avec ces entités numériques ?

Les utilisateurs suffisent souvent à leur propre besoin de closure, d’un sentiment d’achèvement des relations qu’ils ont partagées avec les disparus. À une époque où l’isolement et la souffrance du chagrin peuvent être accrus par la séparation physique due à la mort, le thanabot devient alors une solution séduisante pour apaiser cette douleur. Cependant, il est essentiel de disposer d’un cadre éthique autour de cette technologie, pour éviter les dérives.

Les implications psychologiques et sociales des thanabots

Les implications psychologiques et sociales des thanabots

Au-delà d’être une simple fonction d’imitation, les thanabots provoquent des réactions émotionnelles complexes chez les utilisateurs. Les psychologues avertissent contre un lien excessif avec ce type d’outils, qui peuvent renforcer le chagrin au lieu de le soulager. Cette technologie craque sous le poids du chagrin éternel, et il est crucial de prendre conscience des pièges qu’elle présente.

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Les utilisateurs peuvent vivre des expériences très diverses, allant d’une sensation réconfortante à un effet paralysant de l’angoisse et de la tristesse. Par exemple, un individu nommé Joshua Barbeau a développé un thanabot de sa défunte fiancée. Bien que l’outil ait offert à Barbeau l’opportunité de revivre des conversations qu’il chérissait, il a également mis en lumière le risque de capturer un souvenir qui n’évolue pas avec le temps. Ce que l’on redoute, c’est de rester figé dans cette interaction sans jamais permettre à la douleur de s’estomper.

En parlant de ces interactions, plusieurs impacts psychologiques sont à noter :

  • Risque de dépendance émotionnelle : se rattacher à un thanabot peut engendrer une obsession.
  • Réticence à accepter le deuil : le recours à ces technologies peut provoquer une difficulté à dire au revoir.
  • Fusion de la réalité : les utilisateurs peuvent avoir du mal à distinguer la vie numérique de la vie réelle.

Les thanabots suscitent ainsi des émotions puissantes et parfois ambivalentes. La connexion émotionnelle positive que les utilisateurs éprouvent peut, à terme, paralyser la capacité de faire leur deuil. La réglementation de cette technologie est essentiel pour limiter son utilisation à des fins bénéfiques et pour protéger la santé mentale des utilisateurs.

Questions éthiques entourant les thanabots

À l’intersection de la technologie, de la psychologie et de l’éthique, la question des thanabots continue de se poser avec acuité. Qui détient réellement les données utilisées pour alimenter ces intelligences artificielles et imiter nos défunts ? Quelle est la responsabilité des entreprises qui créent et maintiennent ces chatbots ? La création d’un avatar numérique de quelqu’un doit-elle représenter un droit ou un privilège ? Ces interrogations restent largement inexplorées, mais elles soulèvent des enjeux cruciaux.

Les thanabots, bien que prometteurs sur le plan de la communication, posent des problèmes éthiques majeurs :

  • Consentement : Est-il éthique de créer une version numérique d’une personne sans son accord ?
  • Exploitation financière : Les thanabots pourraient devenir des produits commercialisés, exploitant la vulnérabilité des personnes en deuil.
  • Manipulation de souvenirs : En utilisant des données de manière créative, les entreprises pourraient altérer la mémoire d’un défunt.

Un exemple marquant est celui d’Eugenia Kuyda, qui a créé un thanabot à partir des messages de son ami décédé. Bien que cela ait permis une certaine forme de réconfort, le dilemme éthique persiste : Kuyda a-t-elle le droit de « revivre » cette personne à sa façon, sans son consentement ? De telles questions doivent être abordées sérieusement pour éviter les dérives possibles de cette technologie innovante.

Le futur des thanabots et leur impact sur le deuil

Le futur des thanabots et leur impact sur le deuil

En regardant vers l’avenir, l’évolution des thanabots s’inscrit dans un continuum où la technologie rencontre émotion. Comme la numérisation s’intensifie et que des outils comme ChatGPT se perfectionnent, il est impératif de se projeter dans les directions que prendra cette technologie. Comment les sociétés vont-elles intégrer ces outils, et quel sera leur impact à long terme sur la manière dont nous vivons notre relation avec les défunts ?

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La tendance projetée est celle d’une personnalisation accrue des thanabots. Qui sait si, d’ici quelques années, ces chatbots ne seront pas capables d’incarner de manière encore plus précise des personnalités disparues ? Cela pourrait redéfinir le chagrin en une expérience numérisée, permettant potentiellement d’embellir les souvenirs, mais aussi de les transformer en une sorte de consommation émotionnelle.

En conséquence, plusieurs axes de réflexion se dégagent :

  • La préservation des mémoires : comment continuer à honorer la mémoire des défunts sans les remplacer par un avatar ?
  • Culture du lien : quelle importance accorde-t-on aux interactions humaines réelles face à une version numérique ?
  • Stratégies de santé mentale : comment intégrer ces technologies dans des parcours thérapeutiques tout en gardant une approche humaine ?

Le défi sera de trouver le juste équilibre entre réconfort et réalité. Au-delà des technologies, il est fondamental de se rappeler que le processus de deuil appartient profondément à chaque individu et devrait être respecté dans son cheminement naturel. Quelle que soit la voie choisie, le souvenir et l’hommage requis aux défunts demeurent primordiaux.

Julien

Je suis Administrateur Réseaux et Systèmes dans un grand groupe Français. Je suis passionné par l'informatique, les cryptomonnaies, le seo et l'intelligence artificielle.

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