Des étudiants s’opposent aux enseignants qui utilisent ChatGPT pour les devoirs et les évaluations

Les récents débats autour de l’utilisation de l’intelligence artificielle, notamment ChatGPT, dans le milieu académique montrent un fossé grandissant entre les attentes des étudiants et les pratiques des enseignants. À l’heure où les technologies évoluent à un rythme effréné, le secteur de l’éducation se trouve confronté à de nouveaux défis. Les étudiants expriment de plus en plus leur mécontentement face à l’utilisation perçue comme excessive et peu transparente de ces outils par leurs enseignants.

Les étudiants face à l’utilisation de ChatGPT par leurs enseignants

Depuis son introduction sur le marché, ChatGPT a suscité des préoccupations quant à son utilisation dans un contexte éducatif. Les étudiants constatent avec indignation que leurs professeurs se tournent de plus en plus vers l’intelligence artificielle pour préparer des cours, rédiger des évaluations et même corriger des devoirs. Cette tendance est particulièrement palpable dans les universités américaines, où une étude a montré que la proportion de professeurs utilisant régulièrement ChatGPT est passée de 18% à 36% en seulement un an.

Pourquoi les étudiants s’opposent-ils à cette tendance ?

Ce fossé entre enseignants et étudiants se cristallise autour de plusieurs points de friction :

• Transparence des méthodes pédagogiques : Les étudiants déplorent le manque de clarté concernant l’utilisation de l’IA dans leurs cours. Certains témoignages évoquent des supports pédagogiques contenant encore des instructions telles que « Génère une leçon sur… » visibles en haut des documents, ce qui dévalorise le travail des étudiants.
• Qualité de l’apprentissage : Les étudiants estiment qu’un cours élaboré par une IA ne peut en aucun cas remplacer l’interaction humaine. Ils reprochent à leurs enseignants de ne pas offrir de feedback suffisant, ce qui limite les opportunités d’apprentissage significatif.
• Équité : L’utilisation de ChatGPT par les enseignants pose la question de l’équité. Les étudiants se demandent si les professeurs reçoivent les mêmes ressources, et si l’IA ne risque pas de donner un avantage déloyal aux enseignants qui ne savent pas gérer efficacement les outils d’IA.

Des cas emblématiques de mécontentement

Des étudiants témoignent que l’utilisation de ces outils par leurs professeurs a des conséquences directes sur leur éducation. Une étudiante a demandé le remboursement de 8 000 dollars à son université après avoir constaté que le contenu de ses cours était largement basé sur des instructions données à ChatGPT. De plus, d’autres étudiants rapportent avoir trouvé des conversations avec ChatGPT dans les commentaires de leurs évaluations, ce qui les a laissés perplexes quant à la véritable implication de leurs enseignants dans la correction de leurs travaux.

Politiques d’utilisation de l’IA dans l’éducation

Les politiques liées à l’utilisation de l’intelligence artificielle varient grandement d’un établissement à l’autre. Certaines universités ont permis l’utilisation de ChatGPT, tant que cela ne remplace pas complètement l’enseignement traditionnel. D’autres institutions, cependant, adoptent des positions plus restrictives. Par exemple, dans certaines universités américaines, les enseignants sont encouragés à ne pas utiliser ces outils pour éviter de dévaloriser leur enseignement.

Les divergences de points de vue parmi le corps enseignant

Les enseignants expriment également des opinions très variées sur l’intégration de l’IA dans l’éducation. Certains considèrent que ChatGPT peut enrichir leurs pratiques pédagogiques, tandis que d’autres le voient comme une menace pour l’intégrité de l’éducation. Cette dynamique crée un environnement de travail tendu et une profonde inquiétude parmi les étudiants.

• Avantages perçus : Certains enseignants utilisent ChatGPT pour générer rapidement un contenu de qualité, allégeant ainsi leur charge de travail.
• Limites d’utilisation : Beaucoup de professeurs insistent sur l’importance d’un feedback personnalisé, qu’une IA ne peut pas fournir.
• Risques éthiques : L’utilisation de ChatGPT soulève des questions éthiques concernant la propriété intellectuelle et la responsabilité. Qui est véritablement responsable du contenu généré ? Les enseignants, les étudiants ou l’outil lui-même ?

ChatGPT et l’évaluation des compétences académiques

Un autre sujet de discorde concerne l’impact de ChatGPT sur l’évaluation des compétences académiques. Lorsque les enseignants s’appuient trop sur ces outils pour corriger les examens et les devoirs, cela peut affecter la façon dont les étudiants sont jugés. Un rapport récent a révélé que certains enseignants utilisaient même ChatGPT pour générer des solutions à des exercices, réduisant ainsi la crédibilité des évaluations.

Le risque de la normalisation

L’un des principaux problèmes est le risque de normalisation des réponses. Si plusieurs étudiants utilisent ChatGPT pour leurs travaux, il est fort probable que les résultats obtenus soient très similaires, ce qui nuit à l’intégrité académique. De cette façon, les enseignants peuvent se retrouver avec des critères d’évaluation biaisés :

• Réponses identiques : Augmentation du plagiat involontaire parmi les étudiants, car ils peuvent tous utiliser les mêmes phrases générées par l’IA.
• Erosion des compétences : Diminution des compétences analytiques et critiques des étudiants, car ils pourraient s’appuyer sur l’IA plutôt que de réfléchir par eux-mêmes.
• Résultats faussés : L’efficacité des évaluations peut être compromis si le même outil est utilisé par un trop grand nombre d’étudiants.

Le rôle des étudiants dans ce débat sur ChatGPT

Alors que le débat continue de faire rage, les étudiants commencent à prendre position à l’égard des pratiques liées à l’utilisation de ChatGPT. Plusieurs groupes étudiants se sont formés pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une exploitation inéquitable de l’intelligence artificielle dans l’enseignement. Des campagnes sur les réseaux sociaux et des pétitions circulent, demandant des changements dans l’utilisation de ces technologies.

Engagement des étudiants

Le mécontentement croissant est symptomatique d’une génération qui s’est habituée à la transparence et l’équité dans tous les aspects de la vie. Pour faire avancer leur cause, ces étudiants adoptent diverses approches :

• Mobilisation en ligne : Utilisation des réseaux sociaux pour partager des témoignages et organiser des actions collectives.
• Pétitions : Création de pétitions demandant à leurs établissements de revoir leurs politiques sur l’utilisation de l’IA.
• Forums de discussion : Organisation d’événements et de débats pour sensibiliser à la problématique.

Vers une cohabitation harmonieuse entre l’IA et l’éducation

Le défi reste de trouver un équilibre entre l’intégration de l’intelligence artificielle dans le milieu éducatif et le maintien de l’intégrité des pratiques académiques. Les diverses opinions exprimées par les étudiants et enseignants ne doivent pas être ignorées. Il est essentiel de concevoir des méthodes pédagogiques qui puissent intégrer la technologie de manière éthique et responsable.

Solutions potentielles

En envisageant un avenir où l’IA et les pratiques éducatives coexistent, plusieurs pistes peuvent être explorées :

• Formations pour enseignants : Offrir des formations pour aider les enseignants à comprendre comment intégrer l’IA dans leurs pratiques pédagogiques de manière éthique.
• Encourager l’innovation : Encourager les enseignants à adopter des outils qui favorisent l’interaction et l’enseignement personnalisé.
• Considérations éthiques : Établir des directives claires concernant l’utilisation des outils d’IA pour évaluer le travail des étudiants.